Face à la popularité grandissante des locations saisonnières, il est essentiel pour les propriétaires de comprendre leurs obligations fiscales. Celles-ci englobent notamment la taxe d’habitation et la déclaration des revenus locatifs. Dans cet article, nous vous expliquons comment gérer ces aspects pour éviter les mauvaises surprises.
La taxe d’habitation : un impôt incontournable
Pour les résidences secondaires, dont font partie les biens loués en location saisonnière, la taxe d’habitation est un impôt incontournable. Son montant varie en fonction de la localisation du bien, de sa valeur locative cadastrale et des taux d’imposition votés par les collectivités locales. Il convient donc de prendre en compte cette taxe lors de l’établissement du budget lié à votre investissement locatif.
Même si le logement n’est pas occupé toute l’année ou que sa durée de location est limitée à quelques semaines ou mois, vous êtes tenu de payer la taxe d’habitation. Toutefois, certaines exonérations ou abattements peuvent être accordés sous certaines conditions. Par exemple, si vous louez une partie de votre résidence principale en meublé touristique pour une courte durée (moins de 120 jours par an), vous pouvez être exonéré de taxe d’habitation pour cette partie du logement.
Déclarer les revenus issus de la location saisonnière
Les revenus perçus dans le cadre d’une location saisonnière doivent être déclarés à l’administration fiscale au titre des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) pour les locations meublées, et des revenus fonciers pour les locations non meublées. Vous devez ainsi remplir une déclaration spécifique (formulaire 2042-C-PRO) en plus de votre déclaration de revenus classique.
Il est également important de noter que si vos revenus locatifs dépassent un certain seuil (23 000 euros par an pour une location meublée, ou si cette activité représente plus de 50% de vos revenus totaux), vous êtes considéré comme un professionnel et devez vous inscrire au registre du commerce et des sociétés (RCS). Dans ce cas, vous pouvez bénéficier du régime fiscal des loueurs en meublé professionnel (LMP).
Les régimes fiscaux applicables aux locations saisonnières
Pour déterminer le montant de l’impôt sur les revenus locatifs, deux régimes fiscaux sont possibles : le régime micro-BIC et le régime réel. Le choix du régime dépendra notamment du montant des loyers perçus.
Le régime micro-BIC est applicable si vos recettes annuelles ne dépassent pas 72 600 euros pour une location meublée classique, ou 176 200 euros pour une location classée meublé de tourisme. Ce régime vous permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50% pour les frais et charges, sans justificatif. L’impôt est alors calculé sur la moitié des loyers perçus.
Le régime réel est obligatoire si vos recettes dépassent les seuils précédemment mentionnés, ou si vous choisissez de le prendre volontairement. Avec ce régime, vous devez déclarer l’ensemble de vos recettes et déduire les charges réelles liées à votre activité locative (amortissement du bien, intérêts d’emprunt, travaux, etc.). Ce régime peut être plus avantageux si vos charges sont importantes.
Les obligations en matière de taxe de séjour
Enfin, n’oubliez pas que la location saisonnière implique également le paiement de la taxe de séjour. Celle-ci est due par les personnes hébergées dans un logement meublé non professionnel et doit être reversée à la collectivité locale. Son montant varie en fonction du lieu et du type d’hébergement. Vous devez donc vous renseigner auprès de votre mairie pour connaître les tarifs applicables.
Pour simplifier cette démarche, certaines plateformes de location en ligne comme Airbnb collectent directement la taxe de séjour auprès des voyageurs et la reversent aux communes concernées. Dans ce cas, vous n’avez aucune démarche à effectuer.
La location saisonnière est une activité qui nécessite une bonne compréhension des obligations fiscales qui y sont liées. En tenant compte de la taxe d’habitation, en déclarant vos revenus locatifs et en vous acquittant de la taxe de séjour, vous pourrez profiter sereinement des bénéfices de cette activité. N’hésitez pas à vous rapprocher d’un expert-comptable ou d’un conseiller fiscal pour vous accompagner dans ces démarches.